Une planète géante, jusqu'ici jamais détectée par les astronomes, serait-elle dissimulée aux confins de notre système solaire ? C'est en tout cas ce que suggèrent des travaux publiés par deux astronomes dans la revue Nature.

Une gigantesque planète, quelque 10 fois plus grosse que la Terre, se cacherait-elle à l’extrême limite de notre système solaire ? Une planète dont aucun télescope n'aurait jusqu'ici détecté la présence ? De prime abord, une telle éventualité peut surprendre, surtout au vu du nombre considérable de planètes bien plus éloignées qui ont été découvertes au cours de ces dernières années, notamment grâce au télescope spatial Kepler.

Et pourtant, c'est bel et bien ce que suggère un article publié le 27 mars 2014 dans la revue Nature, sous le titre « A Sedna-like body with a perihelion of 80 astronomical units ».

Quel est le contenu de cet article ? À première vue, il n'est pas question de planète « fantôme », dissimulée au sein de notre système solaire. En effet, les astronomes Chad Trujillo (Observatoire Gemini, Hawaï) et Scott Sheppard (Carnegie Institution for Science à Washington, Etats-Unis), co-auteurs de cette étude, relatent « simplement » la découverte d'une planète naine appelée 2012  VP113, située aux confins de notre système solaire. Cette planète naine gravite sur l’orbite solaire la plus lointaine que nous connaissons, puisque la distance qui sépare 2012  VP113 du Soleil n'est jamais inférieure à 80 Unités Astronomiques (une Unité Astronomique correspond à la distance qui sépare la Terre du Soleil, soit 149.5 millions de kilomètres), ce qui correspond en d’autres termes à une distance de 12 000 milliards de kilomètres.

En quoi la découverte de 2012  VP113 - une découverte au demeurant très loin d'être mineure ! - suggèrerait-t-elle l'existence d'une planète beaucoup plus grande, dissimulée au sein de notre système solaire, et qu'aucun télescope ne serait jusqu'ici parvenu à détecter ? La réponse se situe dans l'orbite de 2012  VP113 : en étudiant les caractéristiques de cette orbite puis en la comparant à celle d’autres corps précédemment découverts, les deux auteurs de l’étude ont été amenés à formuler l'hypothèse qu'un corps extrêmement massif se situerait encore au-delà de l’orbite de 2012  VP113, dont la présence influerait sur l’orbite de ce corps nouvellement découvert…

Pour comprendre parfaitement ce dont il s'agit, intéressons-nous plus précisément à cet article publié dans Nature le 27 mars 2014, relatif à la détection de 2012  VP113. Dans cet article, nous y apprenons que 2012  VP113 est situé au-delà de la Ceinture de Kuiper, cette zone du système solaire distante du Soleil de quelques 30 à 50 Unités Astronomiques (30 à 50 fois la distance Terre-Soleil), constituée de milliers de corps célestes glacés.

Or, une telle localisation est loin d’être anodine. En effet jusqu’ici, une seule autre planète naine avait été découverte au-delà de la Ceinture de Kuiper : il s’agit de Sedna, un corps découvert en 2003, d’un diamètre de 1000 km, et dont la distance qui la sépare du Soleil n’est jamais inférieure à 76 Unités Astronomiques.

Et c'est précisément en comparant l'orbite de 2012  VP113 à celle de Sedna que Chad Trujillo et Scott Sheppard en sont venus à formuler l'hypothèse que les caractéristiques de ces deux orbites, qui présentent certaines similarités, pourraient s'expliquer par la présence d’un très gros corps céleste, dont la taille pourrait être jusqu’à 10 fois supérieure à celle de la Terre, et qui serait situé à l'extrémité de notre système solaire, encore plus loin du Soleil que ne le sont Sedna et 2012  VP113. Selon les auteurs de l’étude, cette planète très massive pourrait être située à quelques 250 Unités Astronomiques du Soleil.

En réalité, cette hypothèse n'est pas complètement neuve : il s'agit ni plus ni moins de la théorie de la planète X. La théorie de la planète X ? Apparue dès le 19e siècle à la  suite de la découverte de Neptune en 1846, cette théorie postule qu'il existerait au sein de notre système solaire, au-delà de l’orbite de Neptune, une planète pour l’instant invisible. Une hypothèse qui n’a jusqu’ici jamais été confirmée par la moindre observation.

En 2010 et 2011, le télescope WISE  de la NASA a même scruté la région de l’espace où cette hypothétique planète serait censée se trouver. Mais ces observations sont demeurées vaines.

Mais alors, comment expliquer que des scientifiques avancent encore une fois l’hypothèse qu’une planète massive se trouve aux confins du système solaire, alors que les observations du télescope WISE n’ont fourni aucun résultat ? Selon Chad Trujillo et Scott Sheppard, c’est parce que cette planète serait, si elle existe, beaucoup trop froide pour pouvoir être détectée par un instrument tel que le télescope WISE, du fait de la très grande distance qui la sépare du Soleil.

La découverte de 2012  VP113 va-t-elle relancer la traque de la planète X ? S'il est encore trop tôt pour le dire, cette découverte montre en revanche que les confins du système solaire sont encore extrêmement mal connus des astronomes (les scientifiques pensent par exemple que des corps comme 2012  VP113 ou Sedna sont en réalité extrêmement nombreux, mais n'ont pas encore été détectés)...

Source

Il y a quelques semaines la NASA a assuré que cette fameuse planète X n'existe pas...

Et vous, qu'en pensez-vous ?