Dans ses Mémoires, Boutillier de Saint-André raconte comment, enfant, son père l’emmena dans le bois des Granges pour y enterrer la fortune familiale, des centaines de louis d’or. De toute la famille, seul l’enfant survivra à la Révolution. Plus tard, un paysan lui ramena de l’or enfoui, qu’il avait trouvé en retournant sa terre. Mais la plus grosse partie du trésor, celle cachée dans les bois, ne fut jamais exhumée.
La route qu’emprunta la famille royale en 1791 pour tenter de fuir vers Montmédy ne suit pas le tracé des axes modernes. Près de Montmirail, ce n’est plus qu’un chemin de terre dit « ancienne route de Paris ». Là, dès qu’ils apprirent son arrestation, des valets, qui suivaient de loin la berline de Louis XVI, enfouirent dans les taillis qui bordent la voie tous les objets qu’ils avaient ordre de déposer à Montmédy. On a parlé de riches argenteries et de nombreux costumes d’apparat...
En 1791, les moines de l’abbaye d’Orval furent mis dans la confidence de la fuite de Louis XVI vars Montmédy. Ils reçurent en dépôt une partie de la fortune que le roi destinait à l’ornementation de sa future résidence. La fuite avorta à Varennes, et c’est à Orval que Bouillé, son instigateur, se réfugia. Mais en 1793, les républicains envahissaient les lieux, que les moines quittaient d’urgence, après avoir enfoui les deux trésors – le leur et celui du roi – dans leur domaine de Gérouville selon le témoignage d’un braconnier.
De 1793 à sa capture et à son exécution, trois ans plus tard, François Athanase de Charette de la Contrie fut l’un des plus grands chefs de la rébellion royaliste vendéenne. En 1795, les Anglais lui firent parvenir, via le port de Saint-Jean-de-Monts (Vendée), un trésor considérable composé de 6000 louis d’or. Quelques mois plus tard, juste avant son arrestation, ce sont 22 200 dollars américains qui lui sont acheminés de la même manière.
Que sont devenues toutes ces pièces de monnaie ? Une partie se trouverait cachée dans le hameau de Montorgueil, près du Poiré-sur-Vie, où Charette tint l’un de ses derniers campements. On suppose aussi qu’un autre dépôt serait enfoui dans les caves de la maison que le général habitait à Bellevile-sur-Vie. Les plus grosses sommes seraient enfouies dans les forêts de la région, où ses troupes trouvaient souvent refuge. On parle également d’un tonneau d’or caché dans un puits de la forêt de Gralas, près des Brouzils, d’une malle pleine de valeurs enterrée dans le bois tout proche des Gats et, enfin, de canons et d’or enfouis en forêt de Touvois…
Dans son ouvrage Grands Secrets, Grandes Enigmes, l’historien Alain Decaux mentionne une bien étrange affaire.
En pleine Révolution, Brémond, le ministre de Louis XVI, recevait à Versailles un inconnu qui, après lui avoir montré des échantillons de platine, déclara posséder le secret d’un trésor « qui aurait pu payer dix fois les dettes extérieures de la France ». En évoquant ce trésor avec le roi, Brémond s’aperçut que Louis XVI connaissait son existence. Il lui apprit même que ce trésor, dont le secret se passait de roi à roi depuis plusieurs générations, était l’apanage des Bourbons. Malgré les événements révolutionnaires, Louis XVI se refusa à mettre en circulation cette fortune, jugeant que la conjoncture du moment ne justifiait pas cette mesure.
Qu’est devenue cette fortune ? Des chercheurs avancent qu’il pourrait s’agir du « trésor de Rennes-le-Château ». D’autres ont émis l’hypothèse que, comme le laissait supposer Maurice Leblanc dans L’aiguille creuse et La comtesse de Cagliostro, romans à clés, ce trésor pourrait se trouver en Normandie, dans la région d’Etretat. Seul Brémond détenait le secret. Il survécut à la Révolution, mais mourut avant d’avoir pu le révéler à Naundorff – en qui, par ses réponses à des questions précises posées par courrier, il avait reconnu le jeune Louis XVII évadé du Temple…
Sous la Révolution, les habitants du village de Conques, restés fidèles à la religion, dispersent le trésor de l’abbaye pour l’enfouir qui dans sa remise, qui au fond d’un puits, qui dans ses caves. La paix religieuse n’étant revenue qu’en 1801, bien des détenteurs de secrets étaient morts… et le trésor n’a pas été retrouvé dans sa totalité.
Contraints de quitter leur fondation pendant la Révolution, les chartreux de Villeneuve enfouirent les trésors dont ils avaient la garde : bustes, reliquaires, chandeliers et calices précieux. Savamment disposées à des endroits clés, les bornes gravées permettaient, par triangulation, de retrouver les caches. Mais depuis, elles ont toutes été déplacées… Le trésor se trouverait enterré en pleine campagne, au lieu-dit le « Carrefour des quatre chemins ».
Avant leur expulsion de l’Abbaye-aux-Dames, les bénédictins enfouirent un considérable trésor composé de reliquaires, de vaisselle et d’objets du culte précieux (l’inventaire de ces pièces a été dressé sous la Révolution). Elles firent appel à un maçon pour murer le trésor dans une salle souterraine de l’abbaye, dont l’entrée fut bouchée. Quelques religieuses continuèrent à vivre à Saintes. On tenta de les faire parler ; l’archevêque les délia même du serment de secret. En vain. Seule confidence de l’une des survivantes : « Il est impossible de rentrer dans la grande cour de l’abbaye sans voir l’endroit... »
Les quelques tableaux qu’exécuta le peintre David pendant la Révolution sont de véritables chefs-d’oeuvre. Parmi eux, l’inachevé Serment du Jeu de paume, le célèbre Marat assassiné et le très dépouillé Jeune Bara. Mais peu d’amateurs d’art savent qu’il manque à cet ensemble une quatrième oeuvre, qui représente l’assassinat de Le Peletier de Saint-Fargeau.
Le conventionnel Michel Le Peletier fut parmi ceux qui votèrent la mort de Louis XVI, le 20 janvier 1793. Le soir même, en représailles, il était assassiné par un royaliste fanatique. David le représenta étendu sur son lit de mort. Cette pièce fut longtemps accrochée à un mur de la Convention nationale.
La fille de Le Peletier, ultraroyaliste, fit tout pour effacer à jamais la mémoire de son père régicide. Elle racheta le fameux tableau aux descendants de David, mais ne put se résoudre à le détruire… Elle le fit murer dans l’une des pièces du château de Saint-Fargeau, où quelqu’un, un jour peut-être, saura le trouver...
En 1810, Fouché (1759-1820), ministre de la Police de Napoléon 1er,, se retira dans son château de Ferrières-en-Brie, non sans avoir pris la précaution d’emporter avec lui une caisse de documents extrêmement compromettants pour l’empereur. Il raconte dans ses Mémoires que, menacé d’arrestation, il alla de nuit murer cette caisse dans son château. Les documents ne furent jamais restitués à Napoléon. Selon les spécialistes et les passionnés d’histoire napoléonienne, la caisse au contenu si précieux, et propre peut-être à éclairer l’Histoire de France d’un jour nouveau, se trouverait murée dans un souterrain du château…
Juin 1812 : fort d’une armée de 335 000 fantassins et 60 000 cavaliers, Napoléon 1er franchit le Niemen et envahit la Russie, se dirigeant vers Moscou où il arrive le 14 septembre. Moscou est désertée, mais les quelques habitants qui y restent incendient la ville. L’empereur ordonne alors son pillage.
L’hiver arrive subitement : commence alors la longue retraite vers l’Europe. La température baisse continûment ; les trésors deviennent de plus en plus encombrants. Avant Smolensk, c’est une incroyable quantité de vaisselle d’or qui est dispersée dans les rivières, au hasard de la progression des troupes. Fin novembre, l’armée passe la Bérézina sur des ponts de fortune, y précipitant au passage trésors et matériel militaire. Ainsi disparurent plus de dix millions en or, des sacs de perles, des diamants, des rubis et des saphirs, des pièces d’or, des crucifix, des calices, des vases, les couronnes de Sibérie, d’Astrakan et de Cassa de l’empereur de Constantinople, l’épée de Pierre le Grand… et une quantité d’autres objets tout aussi prestigieux.
En 1896, lors d’un curage des berges du fleuve, on retrouvera une grande quantité de ces précieux objets… dans une couche de boue épaisse de 35 centimètres contenant pêle-mêle armes, butins et ossements humains.
En 1962, la Pravda, journal officiel russe, publiait les résultats d’une analyse chimique des eaux du lac de Stoyecheye, situé près de Smolensk. On y avait relevé une proportion d’oxyde d’argent dissous… 100 fois supérieure à la moyenne ! C’est là sans doute que se trouverait immergé le plus gros du trésor, qui doit receler également une grande quantité d’or… indécelable lui, car inoxydable.
En 1814, alors que ses troupes tenaient garnison à Anglet, le général Wellington, forcé de lancer des assauts rapides vers le nord, fit procéder à l’enfouissement d’une quantité considérable de caisses de matériel militaire et de tout un atelier de monnayage. Où ? L’ordre précise : « Sur les hauteurs dominant le village »…
1er mars 1815 : Napoléon 1er, échappé de l’île d’Elbe, débarque à Golfe-Juan avec un trésor de guerre. Transporté à dos de mulet, ce magot est placé sous la garde du trésorier Peyrusse. Alors que ce dernier s’apprête à pénétrer de nuit dans Digne-les-Bains, l’un des mulets, chargé de 100 000 pièces de 20 francs or, verse dans le précipice… Le chargement chute dans un torrent en contrebas. On n’a jamais retrouvé 1850 napoléons de 20 francs or ; ils reposent encore dans le torrent, au niveau de la ferme dite « de Feston ».
En 1955, un retraité acquit l’école désaffectée de Sagonne. Lors de travaux, il y trouva un papier enfermé dans une bouteille. Dans ce document, daté du 10 mars 1884, Mlle Vannereau, institutrice du village, révélait que son amant avait enterré dans la cour de l’école trois pots remplis de 3000 pièces d’or et de bijoux dérobés à ses maîtres. Sa conscience ne lui permettant pas de s’approprier ce trésor et l’amant étant mort, elle épanchait ainsi ses remords. Le retraité ne retrouva pas le trésor…
Dans ses Mémoires, Nicolas Svidine, membre de l’une des plus grandes familles de la noblesse russe, raconte comment il s’y prit pour évacuer et cacher le trésor de l’armée des Russes Blancs (partisans du tsar, en guerre contre les communistes). Cette armée disposait d’un trésor composé des contributions de leurs partisans – volontaires ou forcées – et des objets précieux arrachés aux églises pour être mis en sûreté. Lorsque sonna la débâcle, Svidine fut chargé de cacher ces richesses dans un endroit sûr. Il choisit une forêt située à une quarantaine de kilomètres de Bourgas en bordure d’une plage de la mer Noire. Il aménagea quatre fosses, dans lesquelles il rangea soigneusement les caisses, puis quitta le pays. Plus tard, il revint puiser dans cette réserve, constatant avec satisfaction que les caches n’avaient pas été découvertes.
Sur la fin de sa vie, il envisagea même de récupérer le trésor en passant par la mer. Mais, la Bulgarie étant à l’époque encore sous régime communiste, l’opération n’était pas sans présenter de graves dangers. Le projet fut donc abandonné. Depuis, Nicolas Svidine est décédé. Le trésor des Russes Blancs est l’un des plus considérables restant à exhumer… Avis aux amateurs !
En 1938, un Junker 81 allemand s’écrasait sur un glacier, au nord de Saint-Moritz, à 3000 mètres d’altitude. Il fut aussitôt avalé par les glaces. Cet avion transportait 166 millions en or que Hitler destinait à Mussolini. Les Allemands embauchèrent des guides pour retrouver épave et trésor. En vain. Le glacier semble cependant rendre, peu à peu, sa prise de guerre… En 1953, on retrouva les ailes, puis les corps congelés des aviateurs. Dans la vallée, à chaque printemps, quelques chercheurs scrutent les glaces…
En mars 1942, les habitants de Briare virent une compagnie S.S. s’installer sur l’île de Beauval, au milieu de la Loire. Dans les années 1950, un ancien soldat révéla qu’ils y avaient enfoui un trésor volé à des familles juives. Il ne put en retrouver l’emplacement. À Briare, on surveille la Loire, toujours prompte à arracher des bancs de sable.
Facteur X n°28
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