Les mythes sont des métaphores qui nous parlent des lois cosmiques et ce dont nous avons besoin pour réaliser les buts de vie. Les créateurs de mythes sont des sages qui essaient de transmettre quelques aspects de la Vérité à l’humanité.
Pourquoi les créateurs de mythes utilisent-ils des métaphores au lieu de nous parler directement de la Vérité ?
Il y a plusieurs raisons. L’une est que notre langage, qui traite des choses que nous connaissons, peut ne pas être adéquat pour parler des choses qui sont hors de portée du royaume de l’expérience quotidienne (telles que Dieu et les mondes spirituels et le sentier d’évolution). Une autre raison est que nos esprits peuvent ne pas êtres adaptés pour contenir l’entière réalité (telle que les cycles d’évolution dans leur pleine magnitude). Une autre raison encore est que différentes personnes ont différents degrés de préparation aux diverses Vérités, et les mythes peuvent être simultanément lus à différents niveaux.
Quand les gens lisent les mythes, les interprétations sont aussi différentes selon les personnes elles-mêmes. Certains se demandent si la signification du mythe de l’auteur doit être interprétée d’une manière ou d’une autre. Pour avoir une perspective de ce sujet, considérons une loi développée par Isaac Newton :
« L’accélération d’un objet inerte est égale à la force nette agissant sur l’objet divisée par la masse de l’objet ».
Ceci est un modèle de base de la nature qui peut être appliqué dans de nombreuses situations, que Newton l’ait ou non utilisé dans quelque situation particulière.
De manière analogue, les mythes donnent des modèles de base qui peuvent être appliqués de différentes façons et avoir de nombreuses interprétations, que le créateur du mythe en ait donné une ou pas.
Certaines des approches possibles de l’interprétation mythologique sont les suivantes :
a) On peut lire les mythes simplement comme de bonnes histoires, qui nous racontent comment les gens traitent diverses situations et comment ils deviennent des héros ou des bandits.b) On peut chercher à déterminer ce que chaque symbole représente dans les mythes, et ainsi fabriquer une sorte de dictionnaire des significations de symboles. Cependant, tout comme les mots peuvent avoir plusieurs significations, ainsi les symboles dans les mythes peuvent avoir plusieurs correspondances possibles. La signification devant être utilisée dépend du contexte. Par exemple, dans les mythes occidentaux, les dragons sont souvent cruels, voraces et méchants ; alors que dans les mythes orientaux, ils sont souvent gentils et utiles. La nature du dragon influencera son interprétation.c) Si l’on connaît les modèles des Lois Cosmiques et le sentier d’évolution, alors on peut chercher ces modèles dans les mythes. Si un mythe présente un modèle qui est le même que quelque Loi Cosmique, ou qu’un certain aspect du sentier d’évolution, alors cette Loi Cosmique ou cet aspect du sentier peuvent être pris en tant qu’interprétation de ce mythe.
Notons que dans les mythes tous les personnages sont des qualités intérieures en chacun de nous. Nous intégrons à la fois le prince et la princesse (sans égard au fait que nous soyons hommes ou femmes actuellement). Les sorcières, les magiciens et les dragons peuvent aussi agir à l’intérieur de nous.
Beaucoup de mythes furent une partie de la tradition orale il y a certains temps avant d’être portés par écrit. Au fur et à mesure que les histoires étaient racontées, et re-racontées, la structure de base a pu avoir été maintenue, mais chaque conteur individuel a ajouté différents détails de son cru afin de rendre ces histoires plus dramatiques. Ainsi, quelques détails dans certains mythes ne sont présents que pour colorer les histoires et n’ont pas de grande signification cosmique.
Sur le sentier de l’évolution, nous avons commencé avec Dieu et avions la conscience du Tout. Nous sommes devenus enfermés dans des corps physiques qui nous coupèrent de cette conscience du Tout mais nous rendirent capables de nous voir nous-mêmes et ainsi d’acquérir la conscience de soi. Nous devons alors retrouver la conscience du Tout et l’unir à la conscience du soi.
Un mythe typique qui représente ce sentier dépeint la conscience du Tout comme une princesse ou autre figure féminine, et la conscience du soi comme un prince ou une figure masculine. L’environnement de la conscience de soi par des corps peut être représenté par le prince enfermé dans un corps d’animal (tel qu’un crapaud, un âne, un lion etc.) ou par une princesse prisonnière d’un corps d’animal. Remarquons que, dans le cas du prince ou de la princesse prisonniers, les deux sont séparés l’un de l’autre. La séparation de la conscience du Tout de la conscience du soi peut également être représentée par la princesse enfermée dans une tour sans aucune porte, ou encerclée d’un mur de feu, ou plongée dans un sommeil dans un château entouré par des ronces, ou endormie sous un cercueil de verre, etc. A la fin, soit le prince trouve la princesse soit la princesse trouve le prince, et ils se marient, ce qui représente l’unification de la conscience de soi avec la conscience du Tout.
Dans Le prince grenouille (Conte de Grimm), la grenouille se transforme finalement en prince et se marie avec la princesse.
Dans Le Meunier et son chat (Conte de Grimm), la princesse est enfermée dans le corps du chat. Le meunier brise le sort et se marie avec la princesse.
Dans Blanche Neige et les Sept Nains (Conte de Grimm), Blanche Neige est plongée dans le sommeil par une pomme empoisonnée, et parce qu’elle semblait être morte, les nains la déposèrent dans un cercueil de verre. Mais lorsque le prince souleva le cercueil, le mouvement ainsi produit libéra le morceau de pomme empoisonnée dans sa gorge et elle se réveilla. Puis elle épousa le prince.
Dans Rapunsel (Conte de Grimm), Rapunsel fut emprisonnée par une sorcière dans une tour sans porte. Finalement le prince accède à la tour, mais alors la sorcière dépose Rapunsel dans une forêt. Le prince dut errer pendant longtemps avant de la retrouver.
Le Gardien du Seuil est l’être qui garde le passage du monde de conscience ordinaire vers les mondes spirituels. Lorsque nous avons la conscience de soi mais pas la conscience du Tout, nous ne voyons pas le futur. Ainsi, les Anges de la Destinée sont capables de mettre notre destinée devant nous et nous nous y heurtons parce que nous ne savons pas qu’elle est là. Quand, cependant, le soi s’unit à la conscience du Tout, alors le futur peut être vu. Alors, toute chose que les Anges de la Destinée mettent devant nous pourra être vue à l’avance et évitée si nous le choisissons. Aussi à ce moment il est nécessaire pour nous de prendre en charge notre propre destinée. Le Gardien du Seuil représente nos dettes non réglées, et le rencontrer avec succès nécessite une totale prise de responsabilité pour sa rédemption.
Un modèle mythologique typique représentant le Gardien du Seuil implique un dragon (le Gardien) qui garde de l’or (la conscience du Tout) et doit être conquis par le héros (la conscience du soi) si l’or veut être obtenu. Parfois le dragon (Gardien) a détruit la population d’une région et le retour au calme requiert de temps en temps une jeune fille (la conscience du Tout) affairée du côté de la plage, la mer, afin qu’il vienne et la dévore. Bien sûr, tout héros (conscience du soi) qui secourt une telle jeune fille se marie avec elle (Le Mariage Mystique du soi avec le Tout). Quelquefois le Gardien est représenté comme une sorcière ou un magicien à qui une dette est en attente et qui prend et cache un enfant 'conscience du Tout' en paiement de cette dette.
Un exemple de mythe dans lequel le Gardien est représenté par un dragon est le Mythe Grec de Persée et Andromède. La reine Cassiopée clamait que sa fille, Andromède, était plus belle que toutes les filles du dieu des mers Poséidon. En paiement de cet affront, Andromède (la conscience du Tout), fut enchaînée à un rocher sur la mer (séparée du reste de l’humanité) et de cette façon un dragon (le Gardien) pouvait la manger (l’emprisonner à l’intérieur de lui-même). Persée (la conscience du soi) apparut, tua le dragon (prit la charge des dettes), et se maria avec Andromède (le soi devint uni au Tout).
Dans l’histoire de Jonas et de la Baleine, le Seigneur demanda à Jonas (la conscience du soi) d’aller à Ninive et de prophétiser sa destruction, mais Jonas ne se sentit pas capable de faire cela. Lorsque Jonas prit un bateau pour voguer jusqu’à Ninive, une grande tempête s’éleva qui fut causée par le sentiment de culpabilité de Jonas. La tempête est la représentation des dettes de destinée impayées de Jonas (le Gardien du Seuil). Lorsque Jonas admit sa responsabilité et fut jeté à la mer, la tempête diminua (le Gardien fut conquis). Jonas est absorbé par une baleine (son corps est enseveli pendant que son esprit reçoit une initiation), et plus tard la baleine dépose Jonas sur une terre sèche (l’esprit retourne au corps physique). Jonas est alors capable de prophétiser à Ninive qu’elle sera détruite (l’initié a le pouvoir prophétique en propre, et il ne fait plus simplement ce que les autres lui ont dit).
Dans l’histoire de Jorinda et Joringel (Conte de Grimm), la jeune fille, Jorinda, et le jeune homme, Joringel, sont déjà fiancés au début du récit. Nous sommes destinés notre moi avec le Tout depuis le début de l’évolution. Un jour ils errent dans la forêt. La forêt représente notre état dans la manifestation physique où la vision du temps est limitée et nous ne pouvons voir très loin devant et ainsi avons tendance à nous égarer. Ils arrivent à entrer dans le territoire d’une sorcière, qui transforme Jorinda (conscience du Tout) en oiseau et la met dans une cage. La sorcière est le Gardien du Seuil qui maintient la conscience du Tout séparée de la conscience du soi. Joringel trouve finalement comment briser le sort de la sorcière, la fait, et puis se marie avec Jorinda (le mariage Mystique survient ici).
Dans l’histoire Le Prince Grenouille (Conte de Grimm), le soi est enfermé dans un corps de grenouille. La grenouille cherche la princesse (conscience du Tout) et veut s’asseoir, manger dormir et jouer avec elle. Le Seuil est rencontré lorsque la princesse jette la grenouille contre le mur. Ceci transforme instantanément la grenouille en un prince. Alors le prince et la princesse se marient (le soi est uni au Tout).
Dans Le Magicien de Terremer, par Ursula Leguin, le héros, Ged, est hanté par une ombre qu’il a libérée lorsqu’il provoqua une fissure lors de la séparation entre les mondes de vie et de mort. Il cherche le nom de l’ombre parce que s’il la nomme, il sera capable de la conquérir. A la fin, il trouve que le nom de l’ombre est, en fait, son propre nom. L’ombre ici est le Gardien du Seuil.
L’histoire de L’anneau des Niebelungen, par Richard Wagner, est longue et compliquée, pratiquement chaque détail ayant une signification symbolique. Mais la partie qui concerne le Gardien du Seuil est la rencontre de Siegfried (la conscience du soi) avec le Dragon (le Gardien du Seuil). Le Dragon a l’anneau, qui symbolise le cercle que le soi trace autour de lui pour devenir conscient de lui-même, et ses pouvoirs de volonté et de création. Lorsque Siegfried conquiert le Dragon, il obtient l’anneau et le donne à Brunehilde (Vérité ou conscience du Tout). Ainsi, il unifie le soi (anneau) et le Tout (Brunehilde).
Le sentier de la conscience du Tout à la conscience du soi, pour l’unification des deux n’est pas un sentier direct. Il contient de nombreux cycles. Ces cycles sont nécessaires parce que lorsque nous sommes dans une manifestation physique nous avons la conscience du soi mais tendons à perdre notre conscience du Tout. Comme ces cycles sont des allers et retour, chaque fois que nous venons à la conscience du soi, nous apportons un peu plus de la conscience du Tout avec nous. Ainsi nous évoluons vers l’unification de la conscience du soi et de la conscience du Tout. Ces cycles surviennent dans nos cycles vie-mort, et également dans nos cycles quotidiens éveil-sommeil.
Dans Les Douze Princesses Dansantes (Conte de Grimm), le soldat a trois jours pour chercher l’endroit où les princesses dansaient pendant la nuit. Dans Rumplestiltskin (Conte de Grimm), la reine a trois jours pour deviner le nom de Rumplestiltskin.
Dans la mythologie Grecque, Sisyphe fut condamné par les dieux à rouler un rocher en haut d’une colline encore et encore, le rocher dégringolant à chaque fois qu’il arrive au sommet. Sa situation peut être similaire à l’Ego humain qui vient sur terre et fait le travail requis pour rassembler les possessions nécessaires pour rendre la vie confortable et puis il meurt et perd toutes les choses qu’il a rassemblées et doit recommencer encore et encore dans sa prochaine vie. Mais, heureusement, Sisyphe et l’humanité acquièrent quelque chose de valeur permanente dans tous leurs cycles.
Le Phénix mythique est un oiseau qui vit pendant une période de temps (entre 500 et 1460 années) dans un pays de chagrin. Puis il revient en Phénicie, où il se construit un nid. Au lever du soleil, le nid est mis à feu par les premiers rayons du soleil. Dans les cendres demeure un petit ver blanc qui en trois jours croît en un nouveau Phénix, qui s’élève et retourne vers sa demeure en paradis. Puis le processus est répété encore et encore. Ceci semble similaire au cycle vie-mort des humains.
Une histoire Soufie qui représente symboliquement les cycles développés dans un grand nombre de vies est Fatima La Derviche et La Tente (Contes des Derviches, Idries Shah). Dans cette histoire une fille, Fatima, naît dans une famille de tourneurs, et elle apprend cette tradition. Puis elle fait un voyage en bateau qui fait naufrage en pleine mer. Elle est déposée sur le rivage, et le traumatisme de son expérience fait qu’elle oublie sa vie d’avant. Elle est engagée par des tailleurs, qui lui enseignent leur tradition. Puis elle est enlevée par des marchands d’esclaves et vendue à un fabriquant de mâts de bateaux. Elle apprend l’ouvrage. Puis elle fait à nouveau naufrage et se retrouve sur le rivage.
En Chine il y avait une légende qui racontait qu’un jour un étranger viendrait qui voudrait fabriquer une tente. Aussi, lorsqu’elle s’échoua sur le rivage elle fut emmenée par le roi et lui demanda de fabriquer une tente. Elle demanda de la corde, un grand vêtement, et des mâts du type dont elle avait besoin mais elle ne put rien avoir. Alors elle tressa une grosse corde, tissa un large vêtement et fabriqua les hampes de la tente. Elle assembla le tout en une tente. En récompense il lui fut donné un beau prince pour se marier. La tente qu’elle avait faite peut être mise en analogie avec à la Robe Nuptiale d’Or (un corps de l’âme qui est capable d’être conscient dans les mondes spirituels) que chacun de nous tisse durant plusieurs vies en préparation au Mariage Mystique.
(à suivre)
RAYS NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2002 ELSA GLOVER Traduction : Chantal Duros
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Commentaires 1
Merci beaucoup Eny !! Voilà un sujet que j'aimerais connaître en profondeur !