Chacun a pu le constater : nous ne sommes pas tous égaux devant les moustiques. Certains subissent toutes les piqûres tandis que d'autres sont bien souvent épargnés. Ce n'est pas le fruit du hasard, mais bel et bien parce que leurs odeurs corporelles sont plus appréciées des insectes.
À l'origine de ces effluves propres à chacun, on trouve les bactéries de la peau. Cette communauté microbienne varie en nombre et en genre d'un individu à l'autre. Des chercheurs de l'université de Wageningen (Pays-Bas) se sont alors demandés quelles étaient les compositions bactériennes les plus à même d'attirer les moustiques femelles (les mâles ne piquent pas). Leurs résultats sont publiés sur Plos One.
Leur modèle animal, Anopheles gambiae sensu stricto, est l'un des principaux vecteurs du paludisme en Afrique. Le diptère a eu le loisir de goûter le sang de 48 hommes volontaires, dont on avait au préalable étudié l'odeur et la communauté bactérienne peuplant l'épiderme.
Parmi ces cobayes, 9 se sont montré très attractifs pour les moustiques et 7, au contraire, très peu attirants. En règle générale, les chercheurs ont noté deux caractéristiques des personnes le plus souvent piquées :
© Ute Frevert, Wikipédia, cc by 2.5
Le Plasmodium falciparum, ici visible au centre de cette image, est le vecteur du paludisme. Il colonise les cellules humaines et est transmis par la salive d'un moustique lors de la piqûre.
En rentrant dans les détails, ils ont pu montrer que la présence des bactéries Variovorax sp. et Pseudomonas sp. était associée avec un nombre faible de piqûres. À l'inverse, Leptotrichia sp., Delftia sp. et Actinobacteria Gp3 sp. attirent fortement les moustiques par les composés volatils qu'elles émettent.
« Les composés qui inhibent la production microbienne de l'odeur humaine, ou la manipulation de la composition des bactéries de la peau peuvent réduire l'attirance d'une personne pour les moustiques, précise Niels Verhulst, principal auteur de l'étude. Les bactéries identifiées dans cette étude permettront peut-être de contribuer au développement de produits attrayants pour les placer dans des pièges visant le moustique de la malaria. »
Rappelons que le paludisme est la maladie parasitaire la plus fréquente due au protozoaire du genre Plasmodium. En 2011, un rapport de l'OMS faisait état de 216 millions de personnes contaminées dans le monde, dont 81 % concernaient l'Afrique subsaharienne. En 2010, 655.000 personnes en sont mortes. Les moustiques causent également d'autres parasitoses, comme la dengue, la fièvre jaune ou le chikungunya.
Des chercheurs américains ont étudié les mécanismes de réponses des moustiques à des stimuli comme l'odeur humaine ou un flux de dioxyde de carbone. Ils ont ainsi pu préciser dans quelles conditions les moustiques sont effectivement attirés par leur hôte. Des informations utiles pour tenter de piéger ses insectes nuisibles.
Les femelles moustiques prélèvent du sang sur leurs victimes afin de nourrir leurs œufs. Elles ont besoin de deux paramètres pour repérer les hôtes sur lesquels le sang va être pris : un flux de CO2 et l'odeur dégagée par l'hôte. Mais la façon dont elles analysent ces deux paramètres est intéressante : un flux continu de CO2 n'attire pas l'intérêt, au même titre que l'odeur isolée d'un hôte.
Les moustiques sont les vecteurs de quelques-unes des maladies les plus mortelles au monde : dengue, paludisme, chikungunya, etc. La lutte contre ces insectes est un défi primordial tant les enjeux démographiques et sanitaires sont importants et les traitements limités, voire inexistants.
Connaître le comportement de ces insectes, c'est être capable de mettre au point des stratégies pour les piéger. C'est tout l'objectif des recherches de Teun Dekker et Ring Cardé, de l'université de Californie Riverside, dont les résultats sont publiés dans la revue Journal of Expermiental Biology.
Les expériences des deux scientifiques ont porté sur des femelles de l'espèce Aedes aegypti, responsable de la transmission de la fièvre jaune et de la dengue. Ils ont tenté de déterminer les stimuli olfactifs qui attirent ces moustiques et dans quelles conditions.
Si l'on savait que les odeurs humaines attiraient les moustiques femelles, des travaux de Teun Dekker datant de 2001 avaient montré qu'un faisceau continu de dioxyde de carbone n'avait aucune influence sur la trajectoire de vol d'Aedes aegypti, indiquant qu'ils n'étaient pas attirés par le CO2, gaz pourtant relâché par les humains lors de la respiration.
Mais ces conclusions étaient erronées. Les femelles A. aegypti sont bien attirées par les effluves de CO2 à condition qu'elles ne soient pas continues, mimant ainsi la respiration. C'est ce que les deux chercheurs ont mis en évidence en plaçant des moustiques dans un tunnel et en observant la trajectoire de leur vol varier au gré des odeurs, et notamment, des faisceaux alternatifs de CO2.
Concernant l'odeur humaine, le moustique va remonter le flux, particulièrement s'il est large et si les effluves sont constantes, à l'image d'un hôte potentiel, et encore davantage s'il est accompagné d'effluves de CO2. En effet, la simple odeur d'un hôte ne signifie pas forcément que ce dernier est vivant. En outre la réaction du moustique à ce stimulus n'est pas immédiate.
Pris séparément, le stimulus du dioxyde de carbone est plus efficace que les émanations d'odeur humaine. Mieux encore, des concentrations de CO2 à peine supérieures à celles présentes dans l'atmosphère sont suffisantes pour susciter une réaction immédiate chez les femelles moustiques.
Le mélange parfait pour les attirer, c'est d'abord un faisceau non continu de CO2, auquel viennent ensuite s'ajouter les émanations odorantes d'un hôte. C'est en effet lorsque le moustique approche de son hôte que ces dernières sont importantes, afin de choisir l'endroit exact de la piqure.
Maintenant que les mécanismes de réponses aux stimuli sont compris et que les chercheurs savent ce qui attire les moustiques, il devrait être possible de mettre au point des pièges efficaces afin de limiter la dispersion des différentes maladies dont ces insectes sont les vecteur.
Le corps humain doit maintenir sa température aux alentours de 37 degrés Celsius et peut transpirer si nécessaire. Quand il fait chaud, la production de sueur augmente et l'eau qui s'évapore prélève de la chaleur à la peau, refroidissant ainsi le corps. C'est par cette réaction que survient l'odeur corporelle, qui peut devenir source de problèmes au quotidien.
La sueur contient un mélange d'eau, de sels et de toxines ; la sueur est produite par des millions de glandes eccrines réparties sur l'ensemble du corps. Mais nous avons un autre type de glandes sudorales, qui se trouvent sous nos bras et à proximité de nos organes génitaux, baptisées glandes apocrines. Les glandes apocrines produisent une sueur laiteuse qui contient des protéines et une substance huileuse appelée sébum, un hydratant naturel de la peau. Cette sueur laiteuse est l'aliment idéal pour de nombreuses bactéries microscopiques qui se trouvent sur la peau sous nos bras et autour de notre sexe. Lorsqu'elles consomment notre sueur, ces bactéries produisent des composés chimiques odorants qui sont responsables de notre odeur corporelle. Plus longtemps on laisse ces bactéries consommer les composés de la sueur (en d'autres termes, plus on attend avant de prendre une douche), plus l'odeur devient forte.
Les déodorants et les antitranspirants ont une action différente sur la sueur. Les déodorants ne perturbent pas l'émission de la sueur mais ils contiennent des agents antiseptiques qui éliminent les bactéries à l'origine des odeurs corporelles ainsi que des parfums. Les antitranspirants, par contre, bloquent les pores pour empêcher la libération de sueur.
Source : futura-sciences
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