Il faut tout d'abord admettre que peu nombreuses sont les spéculations wiccannes concernant la mort. La Wicca étant un culte de la fertilité, celle-ci se concentre peu sur la question de l'après-vie.
Le fait est que je suis vivant et c'est ma vie, la vie qu'il me faut comprendre afin d'être pleinement. Mais cette compréhension passe par celle de la mort, indissociable de la vie. La mort n'est pas l'opposé de la vie, la mort et la vie sont constitutives de l'ordre de l'univers, de ce qui est. Tout ce qui est ne sera plus, mais le non-être n'existe pas, le vide opéré par la mort appelle aussitôt la vie à créer de nouveau (sous une forme ou une autre).
Nos dieux possèdent un aspect de mort : l'Homme Noir pour le Cornu et la Vieille pour la Déesse. La mort est une réalité, celui qui désire devenir pleinement conscient, Initié, ne doit pas fuir la mort. Cela ne veut pas dire qu'il doit chercher sa compagnie ou devenir insensible, stoïque face à elle. Lorsque la mort s'impose, elle doit devenir l'occasion d'un enseignement. Même si elle fait souffrir, la mort doit élever, non diminuer.
La tradition wiccanne a élaboré une conception bien à elle de l'après-vie.
Avant d'exposer le mythe en lui-même, précisons que nous croyons en la réincarnation. Contrairement à l'opinion populaire, cette croyance n'est pas inspirée de la Tradition Celtique.
En résumé, cette croyance en la réincarnation provient principalement de l'influence qu'eut la Théosophie (courant de pensée mystique et ésotérique du 19ème siècle influencé par l'Orient) sur l'Europe, et de Gardner lui-même.
Au travers de différents groupes ésotériques, le Vieux Gardner fut influencé par ce courant. Cependant, il se forgea sa propre opinion lors de ses voyages en Orient et aussi de part l'expérience intime d'une de ses incarnations.
Tout d'abord, la Déesse ne nous accompagne pas (en tant qu'entité) lors de notre voyage dans l'après-vie ; elle se contente de nous tuer. Elle est le cercle des possibilités infinies, elle est à l'origine de notre vie et décide seule du jour de notre mort.
Lorsque donc nous mourons, il est dit que la Déesse nous met à mort, de la même manière qu'elle est l'instigatrice du sacrifice du Cornu à Lughnasad. Nous ayant donné la vie, elle est en droit de la reprendre. Ceci signifie l'indissociabilité de la vie et de la mort, que toute opposition est illusoire.
Le Cornu, en tant que dieu des forces vitales, celui qui anime ce qui est créé par la Déesse, va logiquement devenir notre guide dans l'après-vie.
Chaque individu est composé de trois parties : un corps, un esprit et une âme.
Une fois le corps décédé, l'âme du défunt pénètre dans la Caverne du Cornu, dans le Royaume des Ombres. En ces lieux souterrains et pour accéder aux étapes suivantes, l'âme doit se détacher de tout ce qui la lie au monde des vivants. Ceci accompli, le Cornu (en tant qu'Homme Noir) attend l'âme au bord des Eaux de la Vie, afin de les traverser. Mais cela constitue la seconde étape.
La Caverne du Cornu correspond au monde des vivants, à la matière. A cette étape, l'âme doit abandonner tous liens avec son ancienne vie. La tradition veut que cet abandon se fasse en trois jours, mais il peut s'avérer beaucoup plus court pour une âme ayant atteint un certain niveau de conscience, ou beaucoup plus long pour un individu accédant à un royaume dont il n'avait même pas connaissance.
Il faut préciser que ce que l'on nomme les "fantômes" sont des âmes attachées à cette sphère par de trop fortes entraves (mort violente, attachement trop grand à une personne, un lieu, absence de cérémonie funéraire, etc.). De telles âmes ne sont tout simplement pas en paix.
Après le Royaume des Ombres, l'âme embarque avec le Cornu sur les eaux de la Vie.
Si la caverne constitue le monde matériel, les eaux correspondent aux émotions. C'est celles-ci que l'âme doit maintenant affronter, subir ou apprécier, ce qui se traduit par des tempêtes, de simples remous ou des eaux délicieusement calmes.
Cette seconde étape correspond au monde des émotions. Une fois détachée de ses liens matériels et sociaux, l'âme reçoit alors le contrecoup de toutes les émotions qu'elle a éprouvées (elle a aimé, connu la colère, etc.) et qu'elle a provoquées (elle a été aimée, elle a engendré la haine, etc.). Par ces vagues d'émotions, non seulement l'âme éprouve la responsabilité de ses actes (chose qui la marquera inconsciemment dans ses vies futures), mais elle se détache pour de bon de sa vie passée.
Il faut préciser aussi que les individus ayant provoqué et/ou engendré beaucoup de tristesse et de haine, sont parfois submergés par ces sentiments et, passant par-dessus bord, restent (peut-être à jamais) sous les Eaux de la Vie.
La Terre des Jeunes (ou Avalon, etc.) équivaut aux île bienheureuses de la Tradition Celtique.
Cette étape est le monde des idées et des concepts et c'est ici qu'une fois libérée de ses entraves terrestres et du poids des sentiments que l'âme trouve le repos.
Une fois débarquée sur ces îles, tout n'est que pur bonheur et l'âme, avant sa prochaine incarnation, n'a que le choix des plaisirs : chasses merveilleuses où les animaux tombés renaissent au matin suivant, musiques et chants aux notes surnaturelles, festins et beuveries sans lendemains douloureux ; plaisirs et repos sont les maîtres mots.
Vos ancêtres non encore incarnés vous attendent pour d'interminables conversations. Les dieux vous attendent dans la fraîcheur d'un sous bois, près d'une source claire, les fées sont de votre quotidien. Tout est parfait sur ces îles.
Mais vient un temps ou l'âme ressent le besoin d'avancer sur la Spirale des Retours (le cycle des incarnations). Il faut alors rencontrer la Déesse en haut d'une montagne ou au fond d'une humide grotte.
En ce lieu et afin d'avancer, il faut boire l'Eau de l'Oubli. L'âme oubli ainsi celui qu'elle fut dans sa dernière incarnation (l'esprit s'efface), seul subsiste le juste sentiment de sa progression spirituelle, son niveau d'acheminement vers l'Illumination.
Une fois l'eau consommée, l'âme redescend sur Terre, incarnée en un nouvel être humain, dans la chaleur du ventre maternel.
L'incarnation nouvelle dépend des actions accomplies durant la vie terrestre. Si vous avez vécu en accord avec les lois de la Nature, si vous vous êtes pleinement réalisé, alors votre incarnation sera heureuse.
Par "heureuse", il ne faut pas nécessairement entendre une incarnation dans une famille aisée et une longue vie. Il faut entendre une incarnation où la réalisation de votre Destin (ou Volonté, Wyrd, etc.) sera plus aisée. Les épreuves ne seront pas forcément plus faciles, mais elles seront plus "visibles" et souvent moins douloureuses.
Une bonne vie ne se mesure pas à sa longueur mais à sa qualité : un destin accompli est la marque de cette qualité.
L'incarnation résulte de nos actions passées mais il ne faut pas voir ici une quelconque justice divine qui jugerait du bien et du mal de nos actes. Cette loi du Destin n'est ni bonne ni mauvaise, elle est tout simplement exacte. Elle est un mécanisme intrinsèque à la structure même de l'univers.
Avant de traiter la dernière étape, il faut ajouter que notre tradition veut que les wiccans ayant été fidèles aux dieux, se voient accorder le privilège de s'incarner toujours au sein de la même famille.
De plus, il est possible de retarder l'incarnation d'un ancêtre en lui rendant un culte. Ainsi son âme est retenue par ce culte et il peut ainsi devenir l'esprit protecteur de sa famille, son clan ou sa tribu.
La dernière étape correspond à l'Illumination.
Lorsque l'âme s'est réalisée de façon complète, lorsqu'elle s'est éveillée à l'ordre du monde, à sa nature véritable, lorsque l'âme a atteint un tel niveau de conscience, elle échappe à la Spirale des Retours. C'est alors qu'elle s'élève vers la source même du divin. En ce lieu, dans le palais des dieux, l'âme, par son éveil, accède à l'essence divine, devient elle-même divine, accédant ainsi à une totale liberté.
L'âme peut alors faire le choix de rester parmi les dieux, de résider aussi longtemps qu'il lui plaît sur la Terre des Jeunes, ou bien des s'incarner à nouveau sur la Terre pour le plaisir de l'expérience, ou afin de guider d'autres sorcières et sorciers sur la voie de l'Ancienne Religion.
Par ses hauts faits et ses enseignements, une âme peut elle-même devenir un ancêtre déifié, ou même un dieu (ce qui se fait très rare dans nos pays occidentaux...).
Peu importe le choix de l'âme, en cet ultime niveau et dans la connaissance de la Volonté des dieux, l'âme accède à la liberté la plus totale.
Source : kittic
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Commentaires 2
C'est très bien d'écrit merci. Je vais l'imprimé et le lire durant mon rituel de Samhain cette année a la maison.
Merci à toi l'Ami ! Ces mots sont extraits du skyblog de Kittic, je les avais trouvés adéquats.
Très bonne fête à toi